Alors que l’armée israélienne musclait son offensive sur Gaza, au même moment, vendredi 27 octobre, la communauté internationale réunie en Assemblée générale à l’ONU a largement appelé à une « trêve humanitaire immédiate », provoquant la colère d’Israël, isolé malgré le soutien sans faille de Washington. Le résultat du vote, à l’issue de l’Assemblée, a été accueilli sous les applaudissements : cent vingt pays ont voté en faveur d’une « trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue menant à la cessation des hostilités » à Gaza, sans mentionner ni condamner les attaques perpétrées par le Hamas le 7 octobre. Aux côtés d’Israël, treize autres pays ont voté contre – dont les Etats-Unis – et quarante-cinq se sont abstenus. Ce scrutin révèle des lignes de fractures différentes de celles qui divisent la communauté internationale à propos de la guerre en Ukraine, et des clivages plus nombreux que supposés dans le camp occidental.
« Alors que nous sommes témoins d’une invasion terrestre d’Israël au moment où nous parlons, en l’absence d’action déterminée du Conseil de sécurité, ce texte a un objectif simple mais vital, en ligne avec la raison d’être des Nations unies : la paix », a déclaré l’ambassadeur jordanien, Mahmoud Daifallah Hmoud.
Après quatre échecs de positionnement du Conseil de sécurité en quinze jours, dus notamment à trois veto de Washington, Moscou, Pékin, le groupe des vingt-deux pays arabes avait demandé à l’Assemblée générale de se saisir du sujet. Même si les résolutions votées dans ce cadre ne sont pas contraignantes, cela permet de prendre le pouls de la communauté internationale lorsque le Conseil est paralysé par la crispation d’un ou plusieurs de ses membres permanents.
« Honte à vous »
Vendredi, la résolution de l’Assemblée générale était centrée sur la situation humanitaire à Gaza, et demandait la fourniture immédiate d’eau, nourriture, carburant, électricité, et l’accès « sans entrave » de l’aide humanitaire. « Le système humanitaire à Gaza fait face à un effondrement total, avec des conséquences inimaginables pour plus de 2 millions de civils », avait alerté, un peu plus tôt, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
En réaction, le Hamas s’est félicité de ce vote, et a réclamé sa « mise en œuvre immédiate afin de permettre de fournir carburant et aide humanitaire aux civils », tandis qu’Israël l’a fustigé avec véhémence. « Honte à vous ! », a lancé l’ambassadeur israélien, Gilad Erdan, pour qui cette résolution est une « infamie », et les bilans de victimes avancés par le Hamas « des mensonges ».
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