Le ministère des affaires étrangères a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) que l’ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté, a atterri à Paris dans la journée de mercredi 27 septembre. La cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, « l’a reçu au Quai d’Orsay pour le remercier de son action et de celle des équipes qui l’entouraient au service de notre pays, dans des conditions difficiles », souligne le ministère dans une déclaration écrite.
« L’ambassadeur et six collaborateurs ont quitté Niamey vers 4 heures du matin », d’après une source diplomatique.
Le président de la République, Emmanuel Macron, avait annoncé son rapatriement dimanche 24 septembre, sur TF1 et France 2, au détour d’une interview consacrée au pouvoir d’achat. Une décision qui met fin à deux mois de bras de fer avec la junte militaire, dirigée par le général Abdourahamane Tiani, qui s’est emparée du pouvoir le 26 juillet, à Niamey, la capitale.
Le régime militaire nigérien avait ordonné à la fin d’août l’expulsion de l’ambassadeur français. Son immunité ainsi que son visa diplomatique lui avaient été retirés. Sylvain Itté et son équipe restaient depuis enfermés dans l’enceinte française, risquant l’expulsion s’ils en sortaient et voyant leurs réserves de nourriture et d’eau s’épuiser. Jusqu’ici, ne reconnaissant pas le régime militaire en place et ne voulant pas céder aux « injonctions » de la junte, Paris refusait de rappeler son ambassadeur.
La France continue de soutenir le président déchu
Le rapatriement de l’ambassadeur signifie également que Paris met fin à sa « coopération militaire avec le Niger ». Au début d’août, une semaine après la prise de pouvoir de la junte, les généraux avaient dénoncé plusieurs accords de coopération militaire avec la France, ex-puissance coloniale. L’un de ces textes contenait un préavis d’un mois, et le régime affirme que les soldats français déployés au Niger pour la lutte antidjihadiste sont présents « illégalement » dans le pays. Des manifestations ont depuis régulièrement lieu dans la capitale pour réclamer leur départ.
La France continue, comme l’a répété le président, dimanche 24 septembre au soir, de considérer le président renversé, Mohamed Bazoum, détenu depuis la fin de juillet avec sa femme et son fils à la résidence présidentielle, comme « la seule autorité légitime » du pays. Mais Paris, qui comptait sur une intervention de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest pour rétablir M. Bazoum et l’ordre constitutionnel, n’avait plus guère d’options pour se maintenir au Niger.