la fièvre gagne les campus canadiens

la fièvre gagne les campus canadiens

Les tensions liées à la guerre au Proche-Orient, entre Israël et le Hamas, gagnent les campus canadiens. De violents incidents ont opposé, mercredi 8 novembre, des étudiants de la communauté juive à d’autres étudiants, défenseurs de la cause palestinienne. Ils se sont déroulés dans l’enceinte de l’Université Concordia, une université anglophone située au centre-ville de Montréal et ont nécessité l’intervention de la police afin de ramener le calme. Trois personnes ont été blessées, dont deux agents de sécurité et un étudiant de 23 ans ; une jeune femme arrêtée.

Dans des vidéos diffusées sur le réseau social X (anciennement Twitter), deux groupes de quelques dizaines de personnes s’insultent avant d’en venir aux mains. Les uns, à l’appel de l’association étudiante juive Startup Nation Hillel, sont rassemblés autour d’une table entourée de chaises vides, pour honorer les otages retenus par le Hamas depuis le 7 octobre. Les autres, plus nombreux, brandissent des portraits d’enfants de Gaza, surmontés de la mention « Assassiné par Israël ». Les versions des circonstances de ces échauffourées divergent, chaque groupe accusant l’autre d’avoir été à l’origine des affrontements.

Une jeune femme citée par la chaîne canadienne CBC, sans dévoiler son identité, a affirmé qu’elle achetait un foulard à un kiosque installé dans une salle de Concordia pour collecter des fonds destinés à une œuvre caritative palestinienne, quand un groupe de personnes pro-israéliennes, a fait irruption en les insultant. Egalement présente sur les lieux, Ora Bar, 25 ans, étudiante en journalisme à Concordia dément cette version des faits. Cette jeune Israélienne arrivée avec ses parents au Canada en 2009, a perdu un ami dans les attaques du Hamas contre le festival de musique de Réïm ; elle est sans nouvelle d’une autre, détenue à Gaza.

Elle assure cependant qu’elle n’a jamais renoncé à tenir un dialogue d’ouverture avec ses amis palestiniens. « L’un de nos panneaux posé hier autour de la table, disait d’ailleurs que nous pleurions, nous aussi, les bébés de Gaza, raconte-t-elle. Mais en face, ils ont immédiatement été très agressifs. Je les ai entendus crier “Juifs, vous ne pouvez pas vous cacher, rentrez en Pologne”. L’un d’eux m’a personnellement menacée en me disant que désormais, il connaissait mon visage. »

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Encore sous le choc, elle est convaincue que ce « déferlement de haine » au sein de son université va déborder dans tout le pays. En moins de quarante-huit heures, une synagogue et un centre communautaire juif de l’île de Montréal ont été visés par des engins incendiaires, et deux écoles juives de la métropole québécoise ont été visées par des tirs, sans faire de blessé.

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