En Espagne, où il assistait au troisième sommet de la Communauté politique européenne (CPE) de Grenade, jeudi 5 octobre, Volodymyr Zelensky était venu chercher la réassurance que les Vingt-Sept ne le lâcheraient pas si Washington venait à faiblir. Mais le président ukrainien n’a pu que constater l’inquiétude de ses alliés européens de voir le soutien américain à Kiev flancher. « L’Europe suit la tempête politique qui s’amplifie en Amérique », a-t-il lancé. Cette crise américaine est « dangereuse pour l’Ukraine », a-t-il confié. Avant d’interpeller les Vingt-Sept : « Grâce à l’Ukraine, vos soldats ne combattent pas la Russie. Nous ne doutons pas de la force de l’OTAN. Mais aucun d’entre vous ne veut savoir ce que ce serait si l’OTAN devait défendre l’un d’entre vous. Nous devons gagner en Ukraine pour que Poutine ne puisse pas étendre son agression. »
Enchaînant les réunions bilatérales, Volodymyr Zelensky a reçu de son homologue français, Emmanuel Macron, la promesse d’un soutien « sans faille (…) aussi longtemps qu’il le faudra » ou de Madrid celle de nouveaux lance-missiles. Berlin s’est pour sa part engagé à lui livrer un nouveau système de défense antiaérienne Patriot cet hiver.
Mais les doutes s’accumulent sur le Vieux Continent concernant le soutien financier de l’allié américain à l’Ukraine, et les Européens redoutent de se trouver seuls en première ligne. « Tout le monde regarde la situation, évidemment, avec beaucoup de vigilance », a confirmé Emmanuel Macron jeudi. Le 30 septembre, alors que le Congrès trouvait in extremis un accord budgétaire à Washington pour éviter un shutdown, soit une fermeture temporaire des activités gouvernementales, les élus décidaient de supprimer une nouvelle tranche d’aide de 6 milliards d’euros qui devait permettre à Kiev de se voir livrer de nouvelles armes américaines d’ici à la fin de l’année.
« Une vraie inquiétude à l’Est »
« J’ai confiance en l’Amérique. Ce sont des gens forts, dotés d’institutions fortes et d’une démocratie forte », a insisté Volodymyr Zelensky. Sur la même tonalité, jeudi, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a affirmé que les Européens étaient « confiants sur le fait que les Etats-Unis tiendront leurs promesses. Aujourd’hui, ils travaillent sur le calendrier » pour rétablir cette aide. Elle espère en savoir plus d’ici au 20 octobre, lorsqu’elle se rendra, avec le président du Conseil européen, Charles Michel, à Washington pour un sommet Etats-Unis-Union européenne (UE).
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